Bhopal 30 ans plus tard

Evoquez Bhopal et la plupart des gens pensent aux terribles événements du 2 décembre 1984, lorsque la ville a été dévastée par une énorme fuite de gaz toxique dans une usine de pesticides, appartenant au géant américain «Union Carbide» (aujourd’hui «Dow Chemical»). Des milliers de personnes sont mortes de suffocation, aveuglées par le gaz qui leur brûlait les yeux et les poumons.


Aujourd'hui plus de 100.000 personnes sont encore malades chroniques des conséquences de l’explosion de 1984, mais les choses ne s’arrêtent pas là. Une autre catastrophe guette en silence, attendant son heure, piégeant et détruisant toute une nouvelle génération. C’est le deuxième empoisonnement de Bhopal, lié à la contamination de son sol et de son eau. Durant les quinze années précédant la tragédie de 1984, «Union Carbide» avait systématiquement déversé des déchets chimiques hautement toxiques à l’intérieur comme à l'extérieur du site de son usine. Après l'explosion, le site n'a jamais été nettoyé. Une nouvelle génération est de ce fait actuellement empoisonnée par les produits chimiques abandonnés par «Union Carbide». Chaque année, lors de la mousson, les fortes pluies infiltrent et font déborder les immenses bassins de substances toxiques laissées à quelques centaines de mètres du site de l’usine. Ces substances dangereuses infiltrent et contaminent le sol et son eau, dont dépendent aujourd’hui 40.000 personnes. Ces personnes représentent, en l’occurrence, les mêmes communautés que celles ayant été les plus gravement touchées par l’explosion de 1984.